LA VIE DES PAYSANS FRANC-COMTOIS
DANS LES ANNÉES 1950
Éditeurs : Horvath / Cabédita
Prix : 24,50€
Nombre de pages : 184 pages
Années : 1988 / 1996 / 2000 / 2008 / 2010
Après la Seconde Guerre mondiale, la société française subit des transformations fondamentales, mais c'est dans le monde rural que la mutation apparaît la plus sensible, la plus brutale aussi. A travers ses souvenirs d'enfance, dans un village de Franche-Comté, l'auteur évoque tous les changements que provoque, en ces années 1950, l'introduction du tracteur.
En moins d'une dizaine d'années, disparaissent des millénaires de traction animale. La motorisation de l'agriculture ne transforme pas seulement les techniques agricoles, mais aussi les paysages, l'habitat...
D'autres innovations pénètrent la société paysanne: radio, cinéma, télévision tuent les veillées. Le progrès pénètre dans la ferme et met fin aux pénibles corvées de lessive. Les modes de vie, les mentalités en sont bouleversés. La famille, la communauté villageoise se désagrègent peu à peu. Tandis que le nombre d'exploitants s'effondre, des lotissements s'implantent à la périphérie des villages. Ainsi a disparu un monde qui puisait ses racines dans la nuit des temps.Pourtant, nombreux sont ceux qui se souviennent encore de «ce temps-là »
Extraits
La moisson achevée, on rentrait les gerbes. Le chariot longeait la lignée des tas. A l'aide de la fourche à trois dents, plus légère et plus maniable, les hommes passaient les gerbes aux femmes qui les rangeaient épis tournés vers l'intérieur.
Avec les chevaux, on s'arrêtait pour charger trois ou quatre tas. Le paysan faisait avancer le cheval en le tenant par la bride, puis la bête attendait. On craignait toujours les sautes d'humeur de l'animal qui risquaient de provoquer la chute de la femme. Avec le tracteur, on ne s'arrêta plus. En première vitesse, au ralenti, le tracteur longeait la file. Le plus rapidement possible, l'homme lançait les gerbes à la femme qui, en équilibre précaire, s'activait à les ranger. De temps à autre, pourtant, un arrêt s'imposait : la machine allait plus vite que l'homme. Le tracteur accélérait la cadence des gestes qui demeuraient encore traditionnels. Pendant ce temps, les enfants glanaient les épis oubliés dans les chaumes, formant des glanes qui nourriraient les poules.
Rééditions
2007 2000 1996 1988