LE CHEVAL ET L'AGRICULTURE EN HAUTE-SAÔNE
du XVIIIème au XXème SIÈCLE
Le cheval n’est qu’un acteur parmi d’autres dans l’agriculture. Son usage dépend en effet de multiples facteurs : de l’environnement d’abord, géographique et géologique, qui dicte la nature des activités agricoles, le tout inscrit dans un ensemble territorial défini par la politique ; de la répartition des terres entre les exploitants ensuite ; enfin du statut social de ces derniers.
Introduction
La chronologie aussi a son importance puisqu’elle exprime l’histoire des hommes et de leur adaptation au milieu. Le cheval n’a pas toujours été le collaborateur privilégié du paysan ; longtemps ce fut un noble animal de guerre ; il assura les « charrois » et tracta les trains d’artillerie. Pour travailler la terre, au rythme lent des saisons, les bovins convenaient mieux. Mais au cours des siècles, avec l’augmentation de la population, l’agriculture se modernisa. L’homme créa la machine et la machine eut besoin du cheval, plus rapide que le bœuf, jusqu’à ce que la machine se débarrassât du cheval.
La Haute-Saône connut cette évolution, à son rythme, avec ses spécificités. La place du cheval comme animal de trait ne s’y dessine que lentement.
Quatre grands ensembles géographiques divisent le territoire haut-saônois qui, schématiquement, se présente comme une succession de plans inclinés nord-est/sud-ouest, des Vosges au confluent de la Saône et de l’Ognon.
Globalement, les sols sont peu fertiles. Ils sont en partie décalcifiés et nombre de ceux-ci sont pauvres en acide phosphorique ; leur teneur en potasse est moyenne. Se posent des problèmes d’amendements et de fumures. Or en ce début du XIXe siècle, le monde paysan est-il prêt à engager une révolution agricole, est-il prêt à se moderniser, sachant que la modernisation passe par le rejet de la routine, l’acquisition d’outillage et l’usage quasi exclusif du cheval ?